Jeannette raconte son enfance…

La Barbaudière ; borderie de 40 hectares en fermage. La famille y habitait depuis ?
« Quand je suis née mes parents étaient à la Barbaudière.
J’étais la cinquième- comme la 3ème avec des problèmes de hanches !
On se faisait engueuler comme du poisson pourri
Ma mère était enceinte d’Yves, moi j’étais dans le plâtre… j’ai passé 3 nuits à Angers ! Je marchais avec mes béquilles je sautais mais j’étais toujours devant !!!!!!!!!!!!!
La béquille … en bas
La polonaise venait de Pologne elle ne parlait pas un mot elle avait un papier autour du cou quand mon père est allé là chercher à la gare.
Je me souviens d’elle j’étais assise à la table.
Son mari était gagé chez Delion
4 ans de guerre plus un an pour grand père
J’étais à la machine à tricoter et j’ai vu arriver Maximilien Revault : il revenait de guerre d’Allemagne où il était prisonnier
Débarquement juin 44
Gegette avait 15 ans à la Barbaudière :
Elle allait prendre des cours de couture à Louvoir, quand les filles ont appris le débarquement, elles couraient dans les rues comme des folles.
A ce moment-là, ils avaient la radio.
Dans la région les Allemands cherchaient à fuir la France, ils voulaient partir au plus vite donc ils prenaient tout chez les gens : les locaux cachaient leur matériel dans les champs Antonin avait 20 ans : il était réquisitionné par les Allemands pour construire des blockhaus Pour empêcher le débarquement. il aurait fui et serait revenu à pied de la Garonne.
Au moment du débarquement on est sortis dans les rues. J’avais la trouille parce que je pensais que les avions nous voyaient, plus de 1000 avions dans le ciel ( ?)
Des masses d’avions qui traversaient la France. Ils étaient seulement de passage.
Quand les allemands occupaient, Antonin et Joseph auraient pu être réquisitionnés, ils se cachaient dans les blés ou maïs.
Au pensionnat
Au départ j’étais pensionnaire à l’école Notre Dame de Bressuire : j’avais peut-être 6 ans. Quand je suis arrivée j’ai vu les autres élèves qui écrivaient, je ne savais pas comment il fallait faire.
Je venais de ma campagne, j’avais été dans le plâtre.
Je me souviens qu’il fallait se laver au lavabo ; il fallait rabattre sa chemise de nuit sur ses épaules mais la mienne tombait par terre devant le lavabo.
On dormait dans des chambres communes (dortoirs) ; nous étions une trentaine et des bonnes sœurs nous surveillaient.
Dans le fond du dortoir il y avait le lit de la surveillante derrière un rideau.
Il y avait deux classes : L’asile pour les plus petits et l’autre « les filles de la ville »
Je suis restée 3 ans.
Ma mère venait me voir tous les jeudis, elle venait au marché vendre ses poulets.
Yves était aussi à l’asile ; il mettait des coups de pied dans la porte.
Ça me faisait pleurer de le voir avec des papiers collés dans le dos ou quand il était puni au cachot. Je me souviens de ce bruit !
Les vacances je rentrais à la Barbaudière ; il n’y avait pas de place dans le lit alors je couchais en travers. Etant habituée à un certain standing et des habitudes de propreté, ça me faisait pleurer de voir ma petite sœur Odile avec la morve au nez.
Mes parents allaient à la foire en charrette (en voiture basse sans couverture)
Parfois le jeudi, les maîtresses nous sortaient en promenade au plan d’eau et nous croisions mes parents. J’avais honte surtout quand la sœur commandait « Jeanne Berthelot, allez dire bonjour à vos parents ! »
Surtout que la plupart des filles étaient d’origine noble notamment la fille Macoin dont le père était député des Deux Sèvres.
On m’avait attaché les cahiers dans le dos parce qu’ils étaient sales ; je ne voulais pas sortir de la classe car j’avais honte.
Certaines me tiraient pour me faire sortir d’autres me retenaient.
Andrée Girault Billy s’était collée à elle pour rentrer en classe afin de cacher les cahiers du regard des autres !
Je ne me souviens pas si Madeleine était avec moi.
J’ai arrêté l’école et je suis restée à la ferme.
Ma sœur Madeleine servait dans le resto pour les paysans le jour de marché.
J’aidais quelquefois.
J’ai aussi travaillé pour Mme Rejounier (vendeuse de tissu) elle avait un enfant de 4, 5 ans et je le gardais.
Du balcon je voyais le marché.
Le reste du temps j’aidais à la ferme et les fermes alentours : on ramassait les épiaux, le blé.
On allait à Breuil Chaussée à la messe, prétexte pour rejoindre les filles dont Marthe Bonnin car je n’étais pas très pieuse !!!!!!!!!
Les enfants de la Barbaudière étaient souvent sollicités pour les travaux des champs car nous étions nombreux. Pour un battage environ une trentaine.
Le propriétaire de la Barbaudière était Mr Deseivre avec lequel il y avait une très bonne entente. C’était notre voisin.
Mais un jour il voulut racheter la Barbaudière ; et donc il a fallu trouver une autre ferme en fermage, c’était difficile en Deux-Sèvres. Il fallait se « dépayser ».
Grand Père travaillait avec ses fils il avait déjà 65 ans.
Dans la Vienne le fermage était plus courant ; ils trouvèrent La Fombrette
Pendant 6 mois grand -père travailla à la Barbaudière tandis que Antonin et Joseph étaient à la Fombrette.
Yves commença une formation de plâtrier.
Michel travaillait chez Fuseau comme jardinier.
Grand-père et Grand-mère ne se lamentaient pas, ils résistaient aux coups durs.
Nous étions dans la petite maison : je revois Grand-père arrivant nous annoncer la mort de tonton Paul.
Grand-Père, à l’époque, faisait la navette entre la Barbaudière et la Fombrette, il prenait le train à Bressuire, couchait à Niort et prenait le bus pour la Vienne.
C’est le propriétaire de la Fombrette qui lui apprit la mauvaise nouvelle !
Petite fille : elle avait très très mal au genou et grand- mère avait attelé la jument pour aller chez le docteur à Bressuire ; mais la jument, qui s’appelait « Soumise », avait mangé quelque chose de pas correct en cours de route, et garée devant chez le docteur, la jument a ses jambes qui lâchent et tout qui tombe, et la Jeannette avec !
Alors la mère a appelé Camille Fuzeau, qui a ramené Jeannette sur sa mobylette.

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